Portrait #9
Pour ce 9ème et dernier portrait, nous vous présentons Lara Bel, associée chez Homelike Home depuis 2006 avec Christine Pelosse. Lara, experte en famille nombreuse, connait bien les contraintes liées à la fonctionnalité d'un appartement. Un oeil avisé d'ingénieur qui voit immédiatement le potentiel d'un plan et la faisabilité d'une bonne idée décoration ou pas! Lara est aussi parfaitement bilingue et s'occupe souvent de nos clients impatriés car elle connait bien les difficultés liées à une nouvelle installation à Paris…
En quelques mots, ton parcours ?
J'ai démarré par un parcours scientifique très classique (Math Sup', Spé, école d'ingénieur, puis 5 ans dans une grosse société de l'industrie automobile).
Je pensais sincèrement faire toute ma carrière dans l'industrie, et puis…. mon mari a eu une super opportunité à New York, je l'ai suivi, et comme je ne pouvais pas travailler là-bas (les américains ne rigolent pas avec les visas), je me suis « fait plaisir » en reprenant des études dans le domaine des parfums (une de mes passions), au Fashion Institute of Technology.
Ca a été un déclic, j'ai réalisé que la vie professionnelle est longue et qu'on peut faire plein de choses différentes….
A notre retour en douce France, 4 ans plus tard, je n'avais plus, mais alors plus du tout, envie de retrouver un poste d'ingénieur!
J'ai vu Christine présenter son métier dans « Zone Interdite » sur M6. On s'est rencontrées, et j'ai commencé à travailler pour Homelike Home. C'était en 2005. Nous nous sommes associées un an plus tard.
Comment es-tu devenue "dénicheuse d'apparts" ?
Avant de démarrer ce métier de façon « professionnelle », j'ai cherché une bonne dizaine d'apparts, en location, à l'achat (dont une acquisition à New York), pour y vivre ou pour investissement, dont une grosse moitié de biens à rénover du sol au plafond. Et j'ai adoré ça!
Alors quand s'est posée la question d'un changement de cap professionnel, cette possibilité s'est présentée assez naturellement, surtout que j'avais fait connaissance avec ce métier à New York, où il est très développé!
D'où viens-tu ?
Je suis née au Pays Basque, et j'ai grandi près de Bordeaux.
Pourquoi avoir choisi Paris ?
J'ai dû m'y reprendre à 2 fois avant de vraiment choisir Paris, ça n'a vraiment pas été un coup de foudre!
Après mes études à Grenoble, j'ai trouvé mon premier poste à Paris, comme beaucoup de jeunes diplômés. Et de prime abord, j'ai plutôt détesté Paname, le côté trépidant, le bruit, le rythme métro-boulot-dodo, la cohue dans les transports… Je vivais dans un p'tit appart dans une rue de marché (la rue Poncelet dans le 17e, pourtant très sympa), et j'étais réveillée tous les jours à 6 heures par les livraisons des primeurs….
Et puis, une fois passée par la case New-York, je crois que j'ai commencé à regarder Paris avec les yeux des américains: comme la plus belle ville du monde!
Après la Grosse Pomme, ma conception de l' « agitation urbaine » a complètement changé, et aujourd'hui je vois (presque) seulement les bons côtés de la vie parisienne. Quel plaisir de vivre dans cette ville-musée, où on trouve (presque) tout, (presque) quand on veut, et d'où il est si facile de partir pour voyager (non pas que je le fasse beaucoup, mais savoir que c'est possible est tellement agréable 😉 )
Grâce à ton métier, tu parcours tout Paris en long, en large, et en travers. .. mais si tu étais un arrondissement, un seul, tu serais…?
Le XIVème, dans lequel je vis. C'est pour moi le mix parfait: familial mais pas plan-plan, animé mais pas branché, populaire mais pas trop, bien desservi, avec suffisamment d'espaces verts…. contrairement à certaines de mes hipsters-collègues, qui dénichent et testent toutes les nouvelles adresses branchées, n'avoir aucun it-bar ou resto près de chez moi ne me dérange pas du tout!
La rue Boulard, petite perpendiculaire à la rue Daguerre, près de la Mairie du 14e. Paisible mais tout près du marché, de supers petits commerces et restos, des cinés…. et en particulier, au 29 de la rue Boulard, une petite impasse privée qui recèle des trésors de maisons et de jardins pleins de bambous: je rêve d'y habiter!
Si tu étais un parc ou un jardin ?
On ne peut pas dire que ce soit véritablement un parc, mais je suis grande fan des quais de Seine devenus piétons entre Orsay et la Tour Eiffel: on peut y jogger ou flâner avec des vues merveilleuses sans trop de foule, même les we ensoleillés!
Et sinon je dirais le Luxembourg, que je fréquente régulièrement, même si je râle beaucoup contre l'aire de jeux pour enfants, bien équipée mais…. payante.
Une boutique ?
Comme mes acolytes, j'aurais bien du mal à n'en retenir qu'une!
Au minimum 3: Monoprix, le supermarché parisien par excellence, incontournable (on y entre pour acheter du sel, et on en sort avec un vêtement de la dernière collection-capsule, ou un objet déco…), Petit Pan pour la déco enfantine au style japonisant plein de pep's, et Fleux où on trouve toujours le cadeau parfait!
Un fauteuil club années 30, que je me suis offert avec mes premières com de dénicheuse d'appart….
Et, si on peut appeler ça un objet déco (leur look a quand même son importance!), je dirais les bougies parfumées, indispensables dans toutes les pièces de la maison, avec une préférence pour celles de Jo Malone et l'Artisan parfumeur.
Et si tu étais un restaurant ?
La Cerisaie, toute petite cantine gastronomique du Sud-Ouest, Boulevard Edgar Quinet. A tester absolument par tous les dubitatifs qui pensent que le sud-ouest, c'est juste le confit de canard et le gâteau basque!
Et si tu étais un style d'appart ?
Une maison au 29 rue Boulard :)….. ou un atelier d'artiste en dernier étage. Rien de très original, en somme!
De toutes tes recherches, quelle est celle dont tu es la plus fière ?
La plus difficile de toutes, du moins en apparence: la cliente voulait habiter le Marais, avoir une terrasse d'où elle pourrait « embrasser Paris du regard », le tout avec un ascenseur et idéalement un parking…. bref le mouton à dix-huit pattes!
En réalité j'ai eu une chance incroyable, et en 3 semaines, l'appartement qui cochait absolument toutes les cases était trouvé….
Et celle qui t'a fait le plus transpirer ?
Une recherche sur 2 rues, avec des critères extrêmement précis d'agencement, de style d'immeuble, de vue, qui m'a pris beaucoup, beaucoup de temps…. sur celle-ci, j'ai plutôt eu la poisse: après un an de recherche assidûe, la perle rare est sortie, ma cliente a fait une offre au prix, mais le produit a été retiré du marché…. il a fallu autant de temps pour en retrouver un autre!
Le pompon, c'est que quelques semaines après la signature de la promesse de vente, le premier appartement est revenu sur le marché!
Qu'aimes-tu particulièrement dans ton métier ?
Les relations privilégiées nouées avec les clients: en cherchant leur lieu de vie, on touche à l'intime, et la recherche débouche souvent sur de belles amitiés.
Mais par-dessus tout, j'aime le côté surprenant et ludique de ce métier. En se levant le matin, on n'est jamais tout à fait sûr de son agenda de la journée, et chaque recherche est comme un grand jeu de piste dont la règle change à chaque fois….
Et si tu devais en changer, tu serais…. ?
Je sais que ça n'envoie pas du rêve, mais je crois que je serais courtier en prêt immobilier!
Une bonne façon de concilier le sens du service, et les chiffres que j'affectionne…
Allez, dernière question ! Si tu devais changer quelque chose dans Paris, ce serait… ?
Je rendrais l'aire de jeu du Luxembourg gratuite 🙂
Et plus sérieusement, je rendrais le métro plus accessible aux poussettes et fauteuils roulants.