Quel est l’impact des élections américaines sur l’économie et l’immobilier en France
Les élections américaines ont-elles réellement un impact sur l’économie et l’immobilier en France ? C’est la question que beaucoup d’économistes se pose actuellement…car on peut s’étonner de voir les élections présidentielles américaines de novembre 2024 prendre autant de place dans les médias français.
Les investisseurs se souviennent peut-être du 8 novembre 2016, date à laquelle Donald Trump a été élu président des États-Unis. À la fin de son mandat, le S&P 500, indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses aux États-Unis, avait progressé de +50 % par rapport à son niveau de départ. Cela explique en partie pourquoi les investisseurs s’intéressent de près à la bataille pour la Maison-Blanche qui oppose actuellement Donald Trump et Kamala Harris. Plus que quelques jours de suspens et le nouveau président des Etat-Unis sera connu de tous, dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre 2024.
Cette année, la principale différence entre l’impact potentiel des deux partis sur les marchés financiers semble résider dans leurs projets fiscaux.
Trump versus Harris, quels impacts sur la fiscalité ?
- Kamala Harris prévoit de faire passer l’impôt sur les sociétés de 21 % à 29 %. Une hausse qui affecterait directement les multinationales françaises comme L’Oréal ou Airbus. En règle générale, les démocrates cherchent à augmenter sensiblement les impôts des Américains les plus riches pour réduire l’écart de revenus entre les riches et les pauvres.
- Donald Trump propose de ramener l’impôt sur les sociétés à 15 %, contre au moins 35% actuellement. Une mesure qui attirerait sans doute les investissements étrangers, y compris ceux des entreprises françaises. Ainsi, les républicains entendent réduire les impôts des consommateurs et des entreprises pour stimuler l’économie américaine mais aussi mondiale.
Les autres secteurs souvent mentionnés en relation avec les différentes politiques gouvernementales sont la défense, la santé et l’énergie. Si Trump sort vainqueur, on s’attend à un budget de défense important, comme ce fut le cas lors de son premier mandat. Avec Harris à la présidence, l’accent sera probablement mis sur les soins de santé.
Commerce international : protectionnisme ou ouverture ?
- Sur le front du commerce international, l’approche adoptée par Kamala Harris serait plus ouverte, bien qu’avec un contrôle accru des pratiques commerciales, notamment à l’égard de la Chine. Elle maintiendrait les taxes déjà en place tout en cherchant à stabiliser les relations commerciales avec l’Europe. Une politique de cette nature offrirait une certaine sécurité aux secteurs français du vin, des produits de luxe, et de l’aéronautique : ces entreprises exportent en effet massivement vers les États-Unis et dépendent grandement de la préservation de ces relations commerciales.
- En revanche, Donald Trump est davantage en faveur d’un protectionnisme agressif. Il prévoit en effet d’imposer des droits de douane sur toutes les importations, jusqu’à 60 % sur les produits importés de Chine. Ces mesures pourraient déstabiliser les chaînes d’approvisionnement mondiales, mais aussi affecter directement les entreprises françaises, en particulier celles du luxe comme LVMH, ou encore de l’aéronautique comme Airbus. En outre, ces taxes protectionnistes pourraient rendre les produits français plus chers aux États-Unis, réduisant mécaniquement le nombre d’acheteurs potentiels sur le territoire américain.
Quelles sont les mesures vis à vis de l’énergie ?
En ce qui concerne l’énergie, les différences sont claires :
- Kamala Harris défend une transition rapide vers les énergies renouvelables, une politique qui pourrait maintenir les prix de l’énergie à un niveau élevé à court terme.Un renchérissement des coûts de production pourrait donc directement renforcer la pression inflationniste ressentie par de nombreux ménages.
- Donald Trump et les républicains favorisent les combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon), en supprimant les régulations environnementales. À court terme, cette politique pourrait entraîner une baisse des prix de l’énergie au niveau mondial. Les prix de l’essence pourraient baisser également, même si le prix des carburants en France reste largement alourdi par les taxes, ce qui rendrait là aussi les fins de mois plus confortables.
Quelles sont les actions qui bénéficieront d’un coup de pouce, quel que soit le vainqueur ?
Les marchés financiers français sont étroitement liés à ceux des États-Unis, et les élections américaines pourraient donc entraîner des effets immédiats sur l’épargne des français.
- Ainsi, sous la présidence de Kamala Harris, les investisseurs pourraient s’attendre à une plus grande stabilité à long terme grâce à son soutien aux industries vertes et à une régulation stricte des grandes entreprises.
- Si Donald Trump est élu, en revanche, sa politique de dérégulation rapide et d’allégement fiscal entraînerait une hausse des marchés à court terme. De plus, une plus grande volatilité est à prévoir, notamment si Trump relance une guerre commerciale avec la Chine
- Parmi les secteurs susceptibles de bénéficier d’un soutien bipartisan figurent les infrastructures et les technologies. Mais compte tenu du rôle actif d’Elon Musk dans la campagne de Trump, les investisseurs du secteur technologique pourraient s’en sortir encore mieux avec une victoire républicaine. Sous Trump, la probabilité d’un démantèlement de grandes entreprises technologiques comme Google est également plus faible.
Quel est l’impact des élections sur l’immobilier aux USA ?
Près de la moitié des Américains reconnaissent qu’ils achètent moins, précisément à cause de l’incertitude qui entoure cette fameuse élection.
Les quelques 244 millions d’électeurs sont en apnée depuis plusieurs semaines. Résultat, ils font moins de dépenses et notamment de grosses dépenses, en matière d’immobilier.
Tous les quatre ans avant l’élection présidentielle, c’est le même scénario : le nombre de maisons mises à la vente aux Etats-Unis chute d’environ -15%. Mais cette année, les Américains seraient encore plus frileux.
Les américains sont comme paralysés par cette élection car ils attendent de voir qui va être élu.